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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 18:19

  

Avec en sous titre "Un pélerinage européen", Kenneth White, voyageur cultivé donne à ses vagabondages, ses lettres littéraires. Le pélerinage n'a aucun caractère religieux, le fondateur de la "géopoétique" livre ses errances dans les villes et autres lieux par ses rencontres, lectures et autres souvenirs dont certains peuvent remonter à la jeunesse de Kenneth White.

 

La carte de Guido, est une carte italienne réalisée à Pise au 12e siècle que l'auteur a découverte à Bruxelles. L'ouvrage qui contient cette carte, rassemble joyeusement histoire, géographie, philosophie et poésie d'une Europe médiévale rêvée. Kenneth White a opté pour cette approche globale et désordonnée qui rend aux villes leur infinie richesse. Glasgow, Munich, Bruxelles, Dublin, Bilbao, Venise, Trieste, Belgrade, Podgorica, Pula, Stockholm, Edimbourg. Quant aux paysages, Kenneth White les laisse respirer dans des descriptions d'une précision poétique. 

 

Il ne faut pas y chercher un guide de voyage au sens pratique actuellement retenu mais un paysage mental que l'auteur dessine avec une grande sensibilité et une plume érudite. C'est une européen enthousiaste, convaincu et généreux, un voyageur par monts et par mots qui mêle déplacement physique et voyage intérieur.

Un bonheur de lecture.

 

Extraits :

"Un soir Vuk est descendu dans sa cave et en a rapporté une bouteille de vin des collines qui, dit-il, datait de l'époque d'avant l'arrachage des vignobles illyriens.
Il était superbe.
En croate, et probablement aussi en serbe, ainsi qu'en slovénien, on dit de quelque chose qui est exceptionnellement bon que cela "parle six langues et bredouille la septième".

 

"A Bar, j'avais rendez-vous avec un architecte qui devait m'emmener voir les ruines de Stari Bar (Vieille Bar) une ancienne cité située juste sous le Monte Malicha. Je me suis excusé de mon retard. "Ne vous en faites pas, dit Omer, dans les Balkans, le temps marche à reculons."Un chemin taillé dans le roc. De très vieux oliviers aux troncs noueux. Des ânes qui se promènent. Le chaos gris de la montagne, balayé par une lumière subtile et changeante..."

 

"Si j'ai voulu mettre Trieste sur ma carte mentale, c'est parce que Joyce et Rilke font partie des écrivains européens les plus lucides que je connaisse et c'est une curieuse coïncidence que ce soit dans ce coin du monde que presque côte à côte, mais inconnus l'un de l'autre, ils se soient engagés dans la phase la plus intense de leur oeuvre.Si l'on veut connaître Joyce, ce n'est pas à Dublin qu'il faut chercher, c'est à Trieste. Si l'on veut comprendre Rilke, on doit se tourner vers des lieux solitaires, non codifiés, et, en premier lieu, vers cette côte de Duino."

Kenneth White

La carte de Guido

Un pélerinage européen

Albin Michel

2011

 

 

 

 

 

 

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